Apprentissage du Français pour les Demandeurs d'Asile et les Réfugiés

Apprentissage du Français pour les Demandeurs d'Asile et les Réfugiés

Ils témoignent

 Lise

Quel est ton parcours et qu’est-ce qui t’a amenée à effectuer ton service civique chez FAIR ?
 
J’étais en master 2 de droit public général à l’Université Paris-Cité. En fin de Master, nous avions six mois pour rédiger notre mémoire et effectuer un stage. J’ai opté pour un service civique. Cela me permettait d’être directement en contact avec les demandeurs d’asile, et d’acquérir une expérience liée à mon sujet de mémoire (projet de réforme du règlement Dublin) même si ce service civique n’était pas juridique.
C’est ainsi que j’ai choisi l’École FAIR pour effectuer mon service civique !
 
Comment décrirais-tu ton expérience au sein de l’association et quels en sont les côtés enrichissants ?
 
J’ai adoré ! Au point où j’ai hésité à me réorienter ! C’est une super association pour effectuer son service civique notamment parce que j’ai eu l’occasion d’effectuer une multitude de tâches, jamais répétitives.
Les appels à projets, la recherche de donateurs, les cours particuliers, les visites culturelles et plein d’autres activités nous sont confiées, ce qui rend l’expérience très enrichissante. 
Cela permet de découvrir comment fonctionne une association. On se sent vraiment utile et constamment en contact avec les bénéficiaires et les professeurs. L’ambiance au sein de l’équipe est très agréable et les professeurs sont à l’écoute et disponibles. C’est avant tout une expérience humaine. 
 
En quoi travailler avec des réfugiés/demandeurs d’asile et les aider à s’intégrer et apprendre le français est une expérience unique ?
 
On se sent vraiment utile à leur intégration en France, les élèves sont extrêmement motivés et enthousiastes à l’idée de venir étudier à l’association, et cela fait très plaisir. De plus, on noue des relations avec eux, on rit beaucoup et l’enrichissement culturel va dans les deux sens. Travailler devient un plaisir, pour eux comme pour nous.

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de continuer en tant que professeur bénévole dans l’association et quelles sont tes perspectives pour l’avenir ?
 
Anne et Constance, les cofondatrices de l’association, m’ont grandement donné envie de continuer après mon service civique à donner des cours bénévolement au sein de l‘association.
Les cours ont lieu pendant la journée, donc cela sera compliqué pour moi de continuer indéfiniment, mais je pourrais faire cela toute ma vie si j’avais le temps ! Ce qui est sûr, c’est que je me vois continuer à travailler avec les réfugiés et demandeurs d’asile, par exemple en tant que juriste.
Faire un service civique à l’École FAIR a été pour moi la meilleure façon d’acquérir une première expérience avec les réfugiés et demandeurs d’asile, de voir la réalité de leur quotidien et de comprendre leur situation.

 

HAFSA, 20 ans, Turquie

 

Hafsa, en septembre 2022, lors de son premier cours à la Sorbonne.

Hafsa est turque, elle a 20 ans, elle est discrète, volontaire et brillante. Elle arrive en France à 18 ans, en juin 2021 et obtient rapidement le statut de réfugiée. Elle s’inscrit à l’école FAIR en septembre 2021. Elle suit les cours avec un grand sérieux et 9 mois plus tard, l’école l’inscrit à l’examen B2 qu’elle obtient en juillet 2022. 

Elle nous demande de l’aider dans ses démarches d’inscription à la Sorbonne et à la dernière minute, elle réussit à entrer en L1 en septembre 2022. Elle est actuellement en première année de Licence de Biochimie.

 

SVITLANA, Ukraine

 

Svitlana, docteur en Comptabilité et Audit, prend des cours de français à l’école FAIR.

Svitlana est ukrainienne. Elle arrive en France en mars 2022 avec son fils.  Son mari reste en Ukraine.  Elle prend des cours de français en ligne. Elle découvre l’école Fair grâce à des recommandations lues sur www.ukrainefrance.org et s’y inscrit en septembre. 

Elle est docteur en Comptabilité et Audit et a un PHD en Philosophie Economique.  À Kiev elle était professeur de finance et de comptabilité. A Paris elle travaille et donne des cours à HEC.  

MARIAMA, 29 ans, Sierra-Leone

 

Mariama, lors de son dernier cours de français à l’école FAIR.

Mariama est sierra-léonaise, elle a 29 ans. Elle arrive en France en 2020, pendant la crise sanitaire et commence à apprendre le français seule. Elle atteint rapidement le niveau A2, puis découvre l’école Fair grâce à son assistante sociale. Elle intègre alors l’école, dans une classe B1, et en parallèle exerce le métier d’auxiliaire de vie. En mai 2022, elle obtient le statut de réfugiée. Elle a pour objectif de reprendre ses études.

Elle progresse rapidement au sein de l’école et obtient une équivalence du bac. Aujourd’hui, elle souhaite devenir web développeur mobile et suit une formation à l’école Doranco, spécialisée dans les métiers de l’informatique, du Web, du Digital et de la Tech, depuis novembre 2022.  

 

Nous remercions Mariama d’avoir remanié le site web de l’école FAIR, dans le cadre de son stage de formation aux métiers de l’informatique.

SALIM, 22 ans, Afghanistan

 

Salim à l’école FAIR le 2 juillet 2021 après son dernier cours de français A1.

Salim a 15 ans lorsqu’il quitte le district de Nadali en Afghanistan. Il est seul, sans diplôme, son école a été détruite et sa famille a disparu. Il traverse l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Yougoslavie, la Croatie, l’Autriche, l’Allemagne et le Danemark avant d’arriver en France en mars 2018. A Paris, il est impressionné par la diversité des cultures, les nombreuses infrastructures, la Seine, la Tour Eiffel, le bruit… tout ce qu’il n’a jamais connu dans son village natal. Il ne parle alors que dari, pachto, quelques mots d’anglais et de danois.

Salim demande l’asile et cherche immédiatement une école pour apprendre le français. Alors qu’il a déménagé à Montereau, en Seine et Marne, son assistante sociale lui recommande l’école FAIR. C’est ainsi que Salim intègre le niveau A1 au mois de mars 2021. Malgré les 90 minutes de transport qui le séparent de son domicile, il ne manque aucun cours. Intelligent et motivé, Salim progresse vite et rejoint les élèves du groupe A2 deux mois plus tard, suivant désormais 4 heures quotidiennes de français. Son objectif ? Construire sa vie dans notre pays, y vivre et très vite y travailler.

SAMAH, 29 ans, Soudan

 

En ce début d’été 2021, Samah raconte son parcours mais souhaite rester discrète.

Samah est soudanaise, elle a 29 ans. Elle a étudié le « Management des systèmes d’information » pendant 4 ans à l’université des sciences et technologies de Khartoum. Elle quitte le Soudan seule en 2017 pour Paris. Après 5 mois passés dans la capitale, elle est mariée à un proche de son père. 

Alors qu’elle suit les cours de français obligatoires de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration), elle rencontre Shauk une jeune Syrienne qui lui conseille de poursuivre son apprentissage de la langue à l’école FAIR où elle-même est inscrite. 

C’est ainsi que Samah arrive dans notre école où elle débute au niveau A1 et progresse rapidement. Elle est aujourd’hui en classe de B1 et souhaite travailler dans la restauration, au contact des autres. » Son mari l’ayant quittée, Samah est désormais libre de construire sa vie en France qui lui a accordé le statut de réfugié.

Mila, 32 ans, Pérou

 

Mila voit son avenir en France déterminée à soigner la souffrance psychique.

Ce que l’on remarque tout de suite chez Mila, c’est sa bonne humeur. Mila a 32 ans et vient de Lima où elle enseignait la danse. Elle y a laissé les violences pour démarrer une nouvelle vie en Europe.

Mila réussit à rejoindre une amie, Carla, à Paris en novembre 2019. Carla recommande alors à Mila l’école FAIR où elle vient de débuter. Mila y entre en novembre 2020. Bien qu’elle ne parle encore que quelques mots, elle apprend vite, très vite. Il faut dire que Mila a rencontré Arnaud, un jeune Français dont elle est amoureuse et qui lui a proposé de partager sa vie. Son assiduité à l’école et ses conversations avec Arnaud lui permettent d’être admise en niveau B1 dès le printemps suivant. « J’aime la façon dont les Français s’expriment. Je les trouve doux et respectueux. Je souhaite m’intégrer dans la société et vais travailler pour y parvenir. L’école FAIR a déjà fait beaucoup pour moi ». Dynamique, optimiste et motivée, Mila a un solide projet : devenir psychothérapeute et suivre dès que possible un cursus en psychologie à l’université tout en trouvant un job étudiant pour financer ses études. Avec une telle énergie, gageons qu’elle y parviendra. Rendez-vous au cabinet dans 5 ans Mila !

Zakir, 27 ans, Afghanistan

Zakir a dû fuir son pays, après avoir obtenu un master en stomatologie à l’université des sciences médicales de Kaboul. 

Il arrive à Paris en 2020, juste avant le confinement. 
Zakir ne se décourage pas et commence son apprentissage sur Internet. En septembre 2020, sur les conseils d’un ami, il s’inscrit à l’école FAIR. Il démarre dans une classe de niveau A2 puis demande très vite à suivre également le B1. Il ajoute à ces 20 heures de cours hebdomadaires à l’école FAIR, 12 heures dans une autre association proche de chez lui.

Il veut obtenir dès que possible le niveau B2 puis le C1 et poursuivre ses études en Master de santé publique. Nous te souhaitons de réussir, cher Zakir.